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La carrière d’ocre St Vincent à Cornillon


EXPLOITATION DES OCRES A CORNILLON

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Entrée de galerie Mine StVincent Cornillon bis

Au XIX siècle on exploitait du kaolin (ocre blanche) sur le territoire de Cornillon dans les quartiers de Montejean et de Chante Perdrix. L’extraction se faisait par puits pouvant atteindre plus de 20 mètres de profondeur, l’ocre était remontée en surface au moyen d’un treuil muni d’une grosse corde. En 1850 la commune céda en location une parcelle à Chante Perdrix au sieur Pierre Puech qui en 1856 passa un bail de 4 ans au sieur Augustin Chaudet. Par la suite plusieurs adjudications furent faites par la commune par bail tous les 4 ans, au bénéfice du plus offrant. Jusqu’en 1876 plusieurs adjudicataires se succédèrent mais à partir de cette date, c’est la famille Soulier de Cazernau qui en eut le bénéfice. De 1876 à 1883, Simon Soulier 1891-1894-1903-1906-1908-1911 Louis Soulier exploita jusqu’à la déclaration de guerre. En 1919 « la compagnie Industrielle des Ocres » dont le siège social se trouvait à Alès entrepris des aménagements en vue d’exploiter l’ocre jaune. A Chante Perdrix, un pont en bois fut construit sur le « valat » de St Vincent une voie de Decauville aménagée au flanc de la colline jusqu’à la carrière de pierres de Ziborac. Cette société fit faillite avant d’avoir exploité.

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Départ des transmissions bis

En 1926 les Frères Soreau, ingénieur à Paris ayant acquis les parcelles39-40-127 en vue d’exploiter montèrent un téléphérique sur la parcelle 40 de St Vincent partant d’un bâti métallique situé sur le bord du chemin vicinal de Cornillon à St Laurent de Carnols. De gros câbles supportés par des poteaux en bois étaient reliés à une trémie métallique (située à l’angle de la propriété de Monsieur Borrelly Clovis au ras du dos d’âne de l’actuelle route nationale), tournant sur une grosse poulie posée horizontalement. Un câble plus petit ayant à ses deux bouts un chariot qui supportait une benne servant au transport de l’ocre. La benne qui descendait pleine remontait automatiquement la vide. Mais là aussi l’exploitation fut de courte durée et tout fut démantelé.

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Hangards et voies de garage Mine de Cornillon bis

En 1926, la société anglaise « Les Raidor Colorants » qui avait procédé au lavage des ocres au bord du ruisseau du Moulinet, l’ocre était mise à décanter dans des bassins, séchée et mise en poudre, mais le rendement étant dérisoire elle fit construire à Cazernau une villa pour loger son directeur et une usine située au bord du ruisseau Rodières en aval du pont de la route nationale sur la propriété de m Adrien Borrelly de Privat ( devenu propriété Challias) les bureaux furent construits au bord de la route sur le territoire de St Laurent de Carnols sous le dynamisme de son directeur. L’exploitation prit rapidement de l’essor. Une galerie fut ouverte dans le quartier de Chante Perdrix sur la parcelle de monsieur Jean-Marie Teyssier d’Ivagnas. La galerie s’enfonçait en pente douce sous la colline. Une galerie adjacente permettait d’exploiter le filon sur une plus grande largeur. L’ocre était amené par wagonnets jusqu’à un abri situé sur le talus dominant le chemin vicinal de Cornillon à St Laurent de Carnols, un plan incliné servait pour le chargement des tombereaux.Le transport de la mine à l’usine était assuré par les employés des demoiselles Soulier d’Ivagnas. Arrivée à l’usine l’ocre était broyée, réduite en poudre et classée selon ses différentes teintes qui allaient de la terre de sienne jusqu’à une ocre d’un très beau jaune. Une partie était cuite au four ce qui la transformait en ocre rouge d’un très bon pouvoir colorant. On recevait aussi des sables ocreux de st Laurent la Vernéde, lavés avec l’eau du ruisseau, ils étaient décantés dans des bassins. Mais la production de l’usine n’était pas limitée au traitement des ocres, on y traitait beaucoup d’autres produits, des pyrites de fer et de soufre, du micaschiste (roches contenant du mica et du quartz) du noir animal venant d’Allemagne, du manganèse des mines d’Imini au Maroc, une matière verte de Perse, etc…

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usine de Cornillon Cazernau bis

Tous ces produits étaient conditionnés dans des bidons métalliques protégés par un tonnelet en bois pour les préserver des chocs. Transportés en gare de Bagnols par le camion de la société, ils étaient acheminés jusqu’au port de Sète et expédiés un peu partout dans le monde notamment à Buenos-Aires (Argentine) et Rio de Janeiro (Brésil) Entre le personnel de la mine, celui de l’usine et l’administratif, la compagnie employait en moyenne une vingtaine de personnes de la région. Pendant une dizaine d’année l’usine fonctionna à plein rendement. Mais en 1936 les bureaux furent transférés à Nîmes et une usine beaucoup plus importante fut aménagée dans une ancienne fabrique d’engrais à Balaruc- les- Bains. L’usine cessa sa production en 1940 et les biens de la compagnie furent mis sous séquestre. L’usine fut démantelée en 1946, les terrains revinrent à leurs propriétaires respectifs. La villa acquise par M Lacroix est actuellement habitée par sa petite fille.

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Usine de Cornillon Raydor Colorants bis

En 1946, monsieur Marc de Bomadona qui possédait un petit atelier de couleur à Orange entreprit un commencement d’exploitation de l’ocre jaune dans le quartier de Clos de Roman sur une parcelle appartenant à monsieur Reboul. Un hangar sur pilotis fut monté sur cette parcelle, un petit mazé en briques servant d’atelier et un logement pour l’un des mineurs. Une galerie fut ouverte, mais l’exploitation fut de courte durée et très peu d’ocre extraite en cet endroit.

En 1948 le hangar fut démonté et repris par l’artisan qui l’avait construit et le mazé par le propriétaire du terrain. Cette date marque la fin de l’exploitation des ocres sur le territoire de Cornillon. A part quelques pans de murs des cabanes et des amorces de puits, comblés par l’érosion, sur les plus anciennes exploitations il ne reste plus rien. Il faut avoir vécu une partie de cette époque pour déceler en ces lieux quelques marques à peine visibles car un peu partout la nature a repris ses droits.

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Avant départ pour Séte 1936 bis

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